un étang en Sologne, photo de Monique
En réalité Alain-Fournier a chamboulé les départements.
Je me rappelle une anecdote.
J'exposais sur le thème du Grand Meaulnes, une centaine d'aquarelles, et une visiteuse demanda à rencontrer "la responsable de cette exposition.
- C'est moi.
- Quel travail ! Vous avez dû en faire, des kilomètres.
- Oh ce n'est pas si loin que ça, le Cher.
- On voit à quel point vous aimez Alain-Fournier.
- Naturellement.
- Cette façon affectueuse que vous avez de l'appeler.
- Pardon ?
- En parlant de lui, vous avez dit "le cher".
- Ah mais, le Cher, c'est un département de France, il est né dans ce département.
- Allons allons. Et ça vous a pris combien de temps ?
- Des mois.
- Comment vous avez trouvé ?
- Trouvé ?
- Il y avait un catalogue ?
- Oui Madame, le voici" (je lui tendis le catalogue de mes aquarelles).
" Ce n'est pas hors de prix. Je pense que ça vaut plus que ça !
- Ah bon.
- En tout cas quel courage il vous a fallu !
- Courage ? Oh non. Passion.
- Vous avez toujours été bien accueillie ?
- Mais bien sûr.
- Vous m'avez appris quelque chose.
- Ah ?
- Je savais qu'Alain-Fournier avait écrit la Chartreuse de... euh...
- Non, le Grand Meaulnes.
- C'est ce que je disais.
- Oui...
- Mais je ne savais pas qu'il était peintre.
- Il a dessiné par ci par là, pas tellement.
- Allons allons. Toutes ces aquarelles. Mort si jeune, il a eu le temps d'écrire et de peindre une centaine de tableaux. Vous les avez cherchés partout et vous les avez regroupés ici.
- ????????????????????
- Je vous félicite pour cette recherche.
- Mais Madame, tous ces tableaux sont de moi. Allez voir la signature".
Elle y va.
"Ce n'est pas beau ce que vous avez fait, mettre votre nom en ayant effacé le sien.
- Je vous répète que ce sont MES tableaux.
- Tss tss".
Et elle partit.
Vous savez ce qui est le plus triste dans cette histoire ? C'est qu'elle est VRAIE.